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(Sur)vivre à Gaza

  • Jeanne Morin
  • Oct 11, 2017
  • 3 min read



La bande de Gaza: une petite bande de terre entre Israël et la Mer Méditerranée qui s’étend sur 365 m² et nommée d’après la plus grande ville du territoire, Gaza. En plus de sa petite taille et de son encastrement, la bande de Gaza est totalement hermétique au reste du monde. Le Hamas, un groupe religieux dérivé des frères musulmans, contrôle la région depuis aujourd’hui 10 ans et tient la population sous une pression religieuse et conservatrice très forte, notamment grâce à des milices. De plus, ses frontières avec l’Egypte et Israël sont closes depuis de nombreuses années, ne permettant aucune importation de denrées ou de passage humain. Les 1,8 million d’habitants sont donc enfermés dans cette enclave sans possibilité de rejoindre les pays voisins ou le reste des territoires palestiniens. Ainsi, la bande de Gaza est totalement à l’arrêt dans le domaine économique avec un taux de chômage de 40% et l’ONU parle même de “dé-développement” du territoire. Une grande partie de la population vit dans des camps de réfugiés. Ajoutez à cela des conflits à répétition (la dernière guerre en date remonte à 2014) très violents et dont il est quasiment impossible de se remettre, pour comprendre que la vie des gazaouis tient plus de la survie qu’autre chose.


Ainsi, l’ennui des jeunes gazaouis est palpable. Peu de travail, l'électricité 2h par jour, la musique et la plupart des autres divertissements inaccessibles ou interdits… Et parmi cette nouvelle génération sous pression comme une cocotte minute,, certains ont trouvés une façon de tuer le temps dans cette prison à ciel ouvert.



Mohammed Assaf


Mohammed Assaf naît en 1989 et commence à chanter très tôt. Dans les années 1990, Gaza est géré par l’Autorité palestinienne avec à sa tête l’OPL (Organisation de Libération de la Palestine). Les conditions de vie sont déjà déplorables. Mohammed grandit dans un camp de réfugiés, mais chanter ça non, ce n’est pas interdit. Alors Mohammad continue. Il chante dans les mariages, les fêtes, les célébrations officielles et se fait repérer par quelques rares maisons de disques locales. Mais à l’adolescence tout devient plus complexe, les affrontements entre Gaza et Israël se multiplient ( seconde Intifada, nombreux attentats, …) et l’influence du Hamas sur le territoire grandit. Il faut donc chanter en privé, ne plus faire de concert. Ne surtout pas mentionner qu’on fait de la musique, pour s’éviter tout ennui. En 2012 est lancé Arab Idol, la “Nouvelle star” version pays arabe. L’émission cartonne et c’est décidé: Mohammed participera à la prochaine saison. Armé de toute sa volonté, le jeune homme parvient à passer la frontière avec l’Egypte (à l’époque le passage est toujours possible car l’Egypte est dirigée par les frères musulmans) et se rend aux auditions du Caire. Commence alors l’aventure qui fera vibrer tout un peuple. Au fur à mesure des semaines, la popularité de Mohammed Assaf ne cesse de croître et lors de la finale du télé-crochet c’est la population tout entière de Gaza qui s’est donné rendez-vous devant le poste de télévision. Des manifestations de joie ont lieu dans tout le monde arabe lorsque le jeune gazaoui remporte Arab Idol. Par la suite, il obtiendra le titre d’ambassadeur de la bonne volonté et de la paix auprès de l’Office des Nations Unies qui s’occupe des réfugiés Palestiniens au Moyen-Orient.


Ce “conte de fée” contemporain a été adapté en 2015 dans un très beau film, Le chanteur de Gaza de Hany Abu-Assad (réalisateur Palestinien).

Si vous souhaitez en savoir plus sur son histoire voici une interview réalisée la même année par Clique: https://www.youtube.com/watch?v=MOAvcYPyLqU




Le Gaza Surf Club


“Un surfeur gazaouis doit savoir surfer sans son surf”

Malgré l’interdiction de s’éloigner des côtes imposée par l’armée Israélienne pour éviter toute immigration clandestine et l’impossibilité d’importer des objets de l’étranger (planche de surf comprise !), une petite communauté a vu le jour sur les plages de Gaza: les surfers. Grâce à quelques bricolages et l’aide d’ONG, le Gaza Surf Club a su se dégoter des planches que les membres se partagent. Le surf est devenu pour eux une raison de vivre. Bien-sûr dans cette société très conservatrice les femmes ne sont pas “autorisées” à monter sur une planche, ni même à nager. Les seuls visages féminins qu’on peut observer sur la côte gazaouie sont ceux des rares petites filles qui ont appris à surfer avec leur père, et elles en sont fières. Car à Gaza surfer ne rime pas avec cool attitude et Beach Boys, mais plutôt avec liberté. Ainsi, ce microcosme a attiré l’attention du réalisateur allemand Philip Gnadt qui a décidé de l’immortaliser dans un documentaire, le Gaza Surf Club. Une belle façon de parler de l’enfermement mais aussi de l’espoir.


A voir si vous voulez en savoir plus: http://tracks.arte.tv/fr/gaza-surf-club

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