De la peinture animée
- Margaux Thomas
- Nov 10, 2017
- 2 min read
Cette année le festival Lumière prouve, notamment grâce à l’oeuvre de Wong Kar-wai, à quel point le cinéma est un art complexe et complet qui permet des prouesses à bien des niveaux que ce soit grâce à un cadrage, une composition de l’image ou un esthétisme novateur. Il peut marquer par bien des aspects qui ne sont pas forcément liés aux messages qu’il portent. Mais le cinéma ne montre-t-il pas aussi sa richesse dans la collaboration qu’il permet avec d’autres arts ?
En effet, c’est grâce aux formes d’art plus « classiques » ou anciennes que le cinéma ne cesse de se renouveler. Une prouesse technique qui vient de voir le jour confirme cette hypothèse. La peinture à l’huile est mise à l’honneur à l’occasion du 125ème anniversaire de la mort de Van gogh et plus particulièrement de la sortie du film Par amour pour Vincent.

Ce long métrage de 80 minutes, réalisé par la Polonaise Dorota Kobiela est basé sur la correspondance du peintre avec son frère. Sous le couvert d’une enquête fictive c’est toute l’oeuvre de Van Gogh que l’on redécouvre grâce à une soixantaine de peintres qui se sont basés sur plus de 120 peintures de l’artiste. Les 800 lettres de Van Gogh donnent autant de vie à l’histoire que les 56 000 images de référence qui on été réalisées pour l’animer. Il faut en effet douze cadres donc douze peintures pour réaliser une seconde de film. Il s’agit là d’un coup de maître, réalisé pour la première fois dans l’histoire du cinéma et qui impose un rythme extrêmement soutenu aux peintres. Ils doivent peindre une toile puis la prendre en photo avant de décaler l’image projetée pour en peindre une autre et ainsi créer une impression de mouvement.
Enfin des acteurs en studio interprètent l’ensemble des personnages qui ont servi de sujet à Van Gogh.
Le projet s’est lancé grâce à une simple phrase du peintre: “Nous ne pouvons parler qu’à travers la peinture”.
C’est le studio Breakthru Film qui produit ce film et il n’en est pas à son premier coup d’essai puisqu’il a déjà été oscarisé pour l’adaptation de Pierre et le Loup en court métrage. Le coût estimé est de 4,5 millions d’euros pour un travail de deux ans environ.
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