Le Concorde 2.0
- Anna Roussel
- Nov 13, 2018
- 3 min read

Rallier Paris à Melbourne en quittant la stratosphère. C’est l’idée du centre allemand de recherche en aéronautique et astronautique grâce à l’avion hypersonique, Space Liner. Outre regarder un paysage peu commun par le hublot, cet appareil permettrait de rejoindre l’Australie en 1 heure 30, soit presque vingt-deux fois moins que le temps nécessaire actuellement.
Un avion mythique
Mais un détail aura peut-être retenu votre attention : le mot « hypersonique » qui n’est pas sans rappeler les avions supersoniques et notamment le Concorde. Créé à la fin des années 1960, il permettait de réduire considérablement les temps de vols entre l’Europe et les Etats-Unis puisque circulant à une vitesse de 2 179 km/h contre environ 900km/h pour un avion classique. Le Concorde a effectué son dernier voyage en 2003, dernier car le supersonique posait trois problèmes majeurs : il était trop bruyant, consommait trop de carburant et n’était pas rentable d’un point de vue commercial. Le crash de l’avion à Gonesse (au Nord-Est de Paris) le 25 juillet 2000 qui a fait 113 morts a d’autant plus accéléré la mort de cette prouesse technologique.
Des solutions aux problèmes du Concorde
Seulement, les nombreux déçus du Concorde n’ont pas arrêté de rêver d’un avion ultra-rapide. Dès 2003, Airbus a commencé à imaginer un appareil qui comblerait les lacunes du Concorde. Mais, aujourd’hui ce sont les Américains qui ont les projets les plus aboutis. L’armée a mené des études qui ont permis de trouver des solutions aux problèmes du Concorde.
Le premier problème était celui des ondes créées par le franchissement du mur du son. Ce phénomène engendre des ondes de pressions sonores qui se traduisent par du bruit, le « bang » (plus de 110dB pour le Concorde ce qui correspond à un coup de tonnerre) mais aussi par des vibrations. Ces dernières peuvent être tellement fortes qu’elles produisent des dégâts matériels comme par exemple des vitres qui se brisent. C’est la raison pour laquelle les Etats-Unis et plusieurs pays d’Europe ont interdit le survol de leur territoire par des avions supersoniques. Pour pallier ce problème, les ingénieurs ont changé l’architecture des appareils en jouant sur le fuselage et la forme du nez et des ailes de l’avion pour atténuer l’amplitude des ondes. L’autre solution consiste à augmenter l’altitude car cela diminuera l’intensité sonore au sol.
Le deuxième problème était la consommation phénoménale de l’avion en carburant (20 tonnes de kérosène par heure pour le Concorde). C’est dans ce domaine que se multiplient les recherches puisque peu de solutions ont encore été trouvées à part utiliser des matériaux plus légers et changer l’architecture de l’avion pour améliorer son aérodynamisme. Une baisse de consommation en carburant entrainerait une baisse du prix du billet et attirerait plus de passagers ce qui règlerait le dernier problème.
Ainsi plusieurs entreprises se sont lancées dans une course au prochain supersonique. C’est le cas d’Aerion qui veut créer le premier jet privé à dépasser les 1 400 km/h d’ici 2025 mais aussi de la Nasa avec son avion QueSST. Et les supersoniques n’ont pas encore fait leur retour que la Nasa et Airbus imaginent déjà des hypersoniques, comme le Space Liner, capables d’aller deux fois plus vite. Ces derniers iraient toujours plus haut et ne permettraient pas seulement des vols commerciaux mais aussi de faciliter la mise en orbite de satellites. Il est alors possible d’imaginer qu’un élève souhaitant devenir astronaute, faute de pouvoir aller jusqu’à l’ISS, demande un vol à bord d’un hypersonique en guise de stage de troisième.
Bibliographie :
Sciences et Avenir :
https://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/transports/iac-le-space-liner-rallierait-paris-a-melbourne-en-1h30_128256
MachineDesign
https://www.machinedesign.com/defense/supersonic-flight-overcoming-sonic-boom
Les Echos
https://www.lesechos.fr/24/10/2013/lesechos.fr/0203053325069_concorde---dix-ans-apres-l-arret-du-supersonique.htm
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