top of page

Our Recent Posts

Archive

Tags

Le silence comme arme dans une société bruyante

  • Inès Dupont
  • Mar 17, 2019
  • 4 min read

Introduction :

Qu’est-ce que le silence ? Bien des choses d’après le dictionnaire. Ce dernier qualifierait le silence d’une simple absence de bruit, du fait de se taire ou de cesser de donner de ses nouvelles et ajouterait encore l’action de passer quelque chose sous silence, soit, l’omettre volontairement.


Mais alors, parmi toutes ces définitions, laquelle choisir ?


Je ne proposerai pas de choisir, mais de les étudier toutes, chacune leur tour, dans des contextes différents afin de comprendre ce qu’est réellement le silence.


Dans nos relations…

Il serait vain de tenter d’étudier le silence sans en comprendre l’opposé. Attardons-nous alors sur le bruit et la parole.


Concernant le bruit, le dictionnaire nous renseigne une nouvelle répandue dans le public ou le retentissement qu’elle peut avoir.


Pour ce qui est de la parole, notre bible des mots indique la possibilité, le droit de parler dans un groupe, une assemblée. En effet, toute entité sociale bien construite repose sur ces mots, et principalement sur la parole. Des échanges entre les populations, entre les dirigeants et les dirigés contribuent au bon fonctionnement d’une société, et plus généralement des groupes sociaux. Une simple discussion, un débat, une relation entre plusieurs personnes reposent sur la parole. Il n’y a de craintes à avoir, en aucun cas je ne m’éloigne de mon sujet, bien au contraire, je m’en rapproche. Tous les éléments nécessitants la parole citée plus haut, reposent en réalité sur une balance, un équilibre parfait entre parole et silence. En reprenant les mots du célèbre Jean-Paul Sartre, nous dirions que « chaque parole a une conséquence. Chaque silence aussi. » Vient alors le moment de l’apprentissage, quand faut-il user de ses mots, quand faut-il céder la place à l’autre ou tout simplement écouter les murmures du silence ? Il n’est pas rare, dans une discussion, de devoir se confronter au désaccord ; ou à des propos ne concordants pas avec nos valeurs ou nos idéaux. Une réaction compréhensive dans ce cas pourrait être l’agressivité. Mais analysons la réaction de notre interlocuteur et l’évolution de la discussion si nous optons pour le silence et la simple écoute. On observe alors une remise en question de la personne, un questionnement et parfois même un changement de point de vue. En optant pour le silence, on pousse notre interlocuteur à se questionner sur son propos, sa portée et la façon dont il enrichit la discussion. Lors d’une prise de parole en public, marquer des silences entre ses déclamations peut laisser le temps à l’auditoire de les comprendre et de se les approprier. Tout est, encore une fois, une question d’équilibre entre parole et silence.


Dans notre société, le silence est bien trop perçu de façon négative. Il est témoin de gêne, illustre l’ignorance, signifie même parfois une certaine soumission de celui qui se tait par celui qui parle. Mais évidemment, ce ne sont que des idées incongrues.


En effet celui qui sait se taire est aussi celui qui sait écouter et communiquer de façon efficace en laissant de la place à l’autre.


Trop de silence…

Dans notre société, le silence est parfois bien trop présent. Souvent, dans ce cas, peu de personnes osent prendre la parole. Ce phénomène se répète sur plusieurs décennies, sur des sujets bien précis. On observe alors des tabous. Retournons voir à nouveau le dictionnaire. Il est renseigné : « Dans certaines sociétés, caractère d’un objet, d’une personne ou d’un comportement, qui les désigne comme interdits ou dangereux aux membres de la société en question ? »


Mais concrètement, qu’est-ce qu’un tabou ?


Et bien c’est simple, ce sont ces mots prononcés du bout des lèvres, juste assez fort pour être audible. Ce sont ces sujets pour lesquels il a fallu trouver des substituts verbaux, des « noms de codes » pour les énoncer. Parmi les tabous les plus répandus nous trouvons le sexe, les menstruations, l’agent et j’en passe. Il serait légitime de se demander pourquoi tous ces sujets sont tabous. Sans m’étendre sur le sujet, je vais tenter de fournir une explication simple et des plus correctes. Il s’avère que le plus souvent, les tabous sont des affaires du quotidien, des choses que nous côtoyons souvent. Ainsi, nous expliquerons aisément que tous les tabous du corps peuvent se justifier simplement par des habitudes anciennes qui consistaient à taire toute chose jugée impure comme le sang, ou triviale comme le sexe. Pour ce qui est de l’argent, ce dernier étant une principale cause d’inégalités, c’est souvent plus on en a, plus on passe le sujet sous silence. Il ne faut ni en avoir « trop », de peur d’être catégorisé « avare » et « orgueilleux ». Ni en avoir trop peu, de peur cette fois de ne pouvoir se plier aux exigences de cette société, nécessitants pour beaucoup une certaine richesse. Il est vrai que jusqu’ici, il peut être difficile de percevoir l’inconvénient des tabous. Je vais m’efforcer de rendre cela plus simple. Pour être brève et directe, les tabous mènent à l’ignorance et l’ignorance mène à l’erreur. L’ignorance d’une grande partie de la société face à certains sujets primordiaux provoque des erreurs dans des prises de décisions, des quiproquos et renforce l’aspect individualiste de notre société. Car, en effet, sans informations et sans discussions nous sommes livrés à nous même face à des sujets qui composent notre quotidien. Venons en désormais à l’action. Comment pouvons-nous contribuer à la réduction, voir à la suppression de ces interdits verbaux. Une des solutions les plus « simples » et applicables par tous, est, encore une fois de briser le silence. En parler sans gêne, avec justesse et exactitude pour éviter de perpétuer des idées reçues. Se documenter sur le sujet en question, en parler.


Il ne tient qu’à nous de briser les tabous tout en restant respectueux des avis des autres.


Pour conclure…

Je conclurai en disant que le silence est quelque chose de subjectif qu’il faut s’approprier afin de garder le contrôle dans cette société qui elle, ne se tait jamais.



Remerciements :

Je tiens à remercier du fond du cœur, Ayah Choukri et Léopold Magnan pour les précieux échanges qu’ils m’ont offerts.

Comments


L'OEIL: Opinions et Expressions Innovantes des Lycéens

  • facebook

Lyon, France

@2020 par la présidente de l'OEIL

bottom of page