Qui était Alphonse de Lamartine ?

Poète, Alphonse de Lamartine a marqué bien des esprits. « Le Lac », « L’Automne », « Chant d’amour », ce poète romantique idéalise la nature par son lyrisme. Il voit en la poésie « l'incarnation de ce que l'homme a de plus intime dans le cœur et de plus divin dans la pensée. ». Cependant, à travers l’exaltation des sentiments dans ses poèmes, se dresse également l’image d’un militaire, d’un homme politique, d’un écrivain engagé et d’un royaliste qui devint un républicain. Alors d’où vient une telle ambivalence ?

Une inspiration poétique qui émane du cadre de vie de son enfance

Né à Mâcon le 21 octobre 1790, il passe la majorité de son enfance à Milly, une petite commune du sud de la Bourgogne. C’est baigné dans la nature qu’il a grandi, auprès de sa famille et de son tuteur l'abbé Dumont qui lui insuffle une grande ferveur religieuse. Les années passées au collège jésuite de Belley, où il lit beaucoup et notamment Chateaubriand, Virgile et Horace, marque le début de sa vocation pour la littérature.

Des relations amoureuses à l’origine de son succès

La vie d’Alphonse de Lamartine change complètement après l’amour tragique avec Julie Charles en 1816. En effet, celle-ci meurt deux ans après leur rencontre. C’est dans un contexte de deuil qu’il rédige son premier recueil de poèmes : Méditations poétiques marque l’aboutissement d’un courant de poésie élégiaque d’où provient le célèbre vers : « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ». Ce fut un immense succès si bien que ce recueil est considéré comme la première œuvre romantique.

Sa relation avec Marie Anne Elisa Birch, avec qui il a deux fils, le transforme et il décide de consacrer énormément de temps à la littérature. Il compose notamment Les Nouvelles Méditations poétiques et La Mort de Socrate. Son succès est illustré par son adhésion en 1829 à l’Académie française.

Un homme politique engagé

Alphonse de Lamartine est, depuis son plus jeune âge, un fervent royaliste. Son hostilité au régime républicain s’explique par l’attachement de sa famille au Roi mais aussi par la fuite de son père recherché par le gouvernement de la Terreur. Dès son retour d’Italie en 1812, Lamartine manifeste ses opinions politiques en occupant notamment le poste de garde du corps auprès de Louis XVIII en 1814. Sa fonction militaire fut néanmoins éphémère puisqu’après sa fuite en Suisse lors des Cent-Jours, il démissionne.

Ce poète engagé entame au début des années 1820 une carrière de diplomate en Italie et devient par la suite ambassadeur de Florence.

Cependant, il faut attendre la Révolution de Juillet en 1830 pour qu’il décide de se consacrer pleinement à la vie politique. Bien qu’il échoue à la députation en 1831, il est finalement élu en 1833 et poursuit ses fonctions jusqu’au coup d’Etat du 2 Décembre 1851.

C’est parce qu’il défend ses idées libérales et progressistes qu’Alphonse de Lamartine devient partisan d’une révolution politique. Il participe en outre fermement à la Révolution de Février en 1848 et proclame même la Seconde République dans laquelle il sera membre du gouvernement provisoire. En effet, la publication de L’Histoire des Girondins en 1847 lui vaut d’être nommé ministre des Affaires étrangères de février à mai 1848.

Après avoir subi une lourde défaite à l’élection présidentielle en 1848, il se retire de la vie politique bien qu’il reste député encore trois ans. A la fin de sa vie, il est plongé dans les dettes qui le forcent à écrire mais Lamartine ne connaît plus le succès de sa jeunesse. C’est dans la pauvreté, après une grande carrière politique et d’écrivain qu’Alphonse de Lamartine meurt le 28 février 1869.