Sciences Po Paris : du changement dans l'admission

En ce moment, du changement à l’école Sciences Po est en train d’arriver, et cela fait beaucoup de bruit. Beaucoup de personnes se questionnent sur les avantages ou les inconvénients de ces changements.

Mais que se passe-t-il précisément?

Sciences Po, anciennement « L’école libre des sciences politiques », a été créée en 1872 par Emile Boutmy, éditorialiste politique. La création de cette école répond à la crise politique et morale qui s’abat sur la France suite à la guerre de 1870 qui oppose au combat la Prusse et la France, dont la Prusse ressort victorieuse.

L’objectif de cette grande et prestigieuse école est de former de nouvelles élites pour ainsi créer, innover, et promouvoir des savoirs et des techniques modernes. Ainsi, les sciences politiques y sont enseignées sous plusieurs angles: le droit, l’histoire, la sociologie, la géographie et l’économie. Le monde contemporain est aussi étudié ce qui permet une plus grande ouverture sur le monde d’aujourd’hui. Près de 34% des étudiants diplômés de Sciences Po travaillent désormais à l’étranger. D’autres domaines sont aussi enseignés, tel que les langues, la philosophie, la littérature, et les arts. En plus de celui de Paris, Sciences Po possède plusieurs campus à Dijon, Le Havre, Menton, Nancy, Poitiers et Reims

Aujourd’hui, pour intégrer cette école, il faut réunir plusieurs conditions:

L’immense majorité des étudiants voulant intégrer cette école passent la « procédure par examen ». C’est un concours destiné aux élèves de terminale seulement, qui se déroule en début d’année civile et dont les résultats sont connus en avril. Ensuite, en fonction de l’admissibilité, les candidats passent les oraux qui sont prévus vers fin mai, et dont les résultats sont connus fin juin. Le dossier scolaire du candidat est aussi examiné.

Il y a en tout trois épreuves écrites: Histoire, qui dure 4 heures et qui a un coefficient 2, Langue, qui dure 1 heure et 30 minutes et qui a un coefficient 1, et une épreuve « option », c’est-à-dire soit Mathématiques, soit philosophie et littérature, soit sciences économiques et sociales, qui a un coefficient 2 également et qui dure 2 heures. L’oral est une épreuve qui dure 20 minutes durant lesquelles le candidat est jugé sur sa capacité à s’exprimer à l’oral, sur sa motivation, sur sa culture générale et sur son esprit d’analyse.

Mais une nouvelle procédure d’admission est en cours.

La génération d’étudiants voulant entrer à Sciences Po Paris en 2021 testera une nouvelle manière d’être admis:

Frederic Mion, le directeur de Sciences Po, a annoncé que, contrairement à beaucoup de rumeurs, l’examen est maintenu. Mais l’organisation change: les trois épreuves écrites constituant l’examen écrit seront supprimées. Il y a maintenant une unique voie d’admission qui est l’oral.

Mais pourquoi une telle décision?

Dans une interview pour la radio France Inter, Frédéric Mion s’exprime sur cette idée qui remonte à il y a plus de deux ans, et le mouvement français des gilets jaunes n’a fait qu’accélérer cette réflexion: Le directeur de Sciences Po s’est intéressé à cette question: « Quels sont les talents dont notre pays et le monde auront besoin dans 10 ans, 15 ans, 20 ans ? Quelles sont les qualités qui sont requises pour intégrer Sciences Po? »

Après de nombreuses réflexions, il a décidé de supprimer le concours d’entrée écrit pour mettre en place une procédure plus équitable et plus simple. Il veut faire confiance au dossier scolaire du candidat qui regroupe ses trois années de lycée et les épreuves du bac. Il considère les épreuves écrites actuelles comme superfétatoires car elles confirmaient seulement le dossier de l’élève.

Seulement, un problème s’impose: le plus souvent, un oral est stressant pour les candidats. Pris de panique, ils peuvent gâcher un oral parfaitement bien préparé. Mais Monsieur Mion remédie au problème en expliquant qu’il est parfaitement conscient que les élèves ne sont pas égaux face aux oraux, c’est pourquoi la note de l’oral viendra seulement s’ajouter à celle du dossier scolaire de l’élève, et qu’il fera en sorte que l’oral ne soit pas éliminatoire.

En conclusion, cette nouvelle réforme des modalités d’admission va en avantager certains comme va en déranger d’autres. Mais c’est une opportunité de former les étudiants à exercer les responsabilités dont la France aura besoin dans les années à venir.