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L'Odyssée du son, 1ère chronique

  • Solange GRIBONVAL
  • Jan 3, 2020
  • 4 min read

Bonjour à toi, lecteur, et bienvenue dans notre nouvelle chronique musicale mensuelle !

Notre héros pour ces 4 prochains mois est constitué de vibrations des molécules de l’air. Il nous fait rêver. Il nous transporte dans des univers imaginaires variés. Il nous donne la chair de poule, il nous agace, il nous berce, il nous fait danser, il nous donne le rythme. Il nous est vital. Et pourtant, l’homme passe parfois des années avant de réussir à le maîtriser. Il nous envahit ou nous réconforte. Il peut nous endormir ou nous réveiller. Il peut être complexe ou pur, qualifié de bruit ou musical. Notre héros, aujourd’hui, et pour 4 mois, c’est le son !

Pendant 4 mois, nous allons raconter l’incroyable histoire du son. Les prochains mois, nous nous intéresserons à la captation du son, en particulier à l’histoire des enregistrements, mais aussi aux évolutions qu’ont pu connaître le spectacle vivant et les médias avec les avancées technologiques du domaine sonore.

Aujourd’hui et le mois prochain, je vais vous raconter très rapidement comment les instruments de musique ont évolué du 20ème siècle à nos jours.

 

On a du mal à l’imaginer mais la forme des instruments de musique a beaucoup évolué au cours des siècles. Le violon par exemple a connu des formes diverses et biscornues au cours de son histoire. Le violon électrique de Lindsey Stirling ne ressemble pas tout à fait à celui d’Antonio Vivaldi ...

Si vous vous souvenez vaguement de vos cours d’histoire, vous savez que la révolution industrielle du 19 siècle a rendu l'utilisation de l'électricité incontournable, et ce, dans de nombreux domaines. Des facteurs d'instruments ont donc, eux aussi, voulu s'approprier cette invention géniale.

Et c’est ainsi qu’un petit nouveau - enfin je devrais plutôt parler d’un gros nouveau - est né au début du 20ème siècle, le telharmonium. Pourquoi gros ? Vous allez comprendre tout de suite.

Le telharmonium n’était pas un instrument électronique mais un instrument électromécanique.

Le son était produit par la rotation de plusieurs roues, qu'on appelait les « roues phoniques ». La taille de la roue et sa vitesse de rotation déterminaient la hauteur du son, c’est à dire que plus la roue était grosse, plus le son était grave. Sur ces roues, il y avait des micros. L'amplification électrique n'existait pas à l'époque. Pour que le son soit fort, il fallait augmenter la taille de l'appareil en assemblant plusieurs roues. Imaginez ! Le premier telharmonium a été installé en 1901 et pesait près de 7 tonnes ! La fabrication de son petit frère, le telharmonium 2 - enfin, petit, ... toujours plus grand en fait … -

a nécessité quatre ans de travaux, 50 personnes, et plus de 30 wagons de chemin de fer pour être transporté jusqu’à New York. Le piano à queue, à côté, était devenu minuscule !

J’aurais bien aimé vous faire écouter un enregistrement de ce premier instrument électrique mais malheureusement, on ne possède aucun enregistrement de l’époque. Et les instruments ont tous été détruits.

Le début du 20ème siècle a vu naître beaucoup d'autres instruments utilisant l’électricité. Or, vous le savez bien, l’arrivée de l'électricité, c’est aussi l’arrivée des ampoules, les ampoules électriques. Certes, ça n'est pas tout à fait celles qu’on connaît aujourd’hui. En effet, celles du début du 20ème siècle étaient beaucoup plus bruyantes, mais alors vraiment très bruyantes. Sauf que certains facteurs ont décidé de faire de la musique avec ces bruits. Oui, je sais… musique et bruit, ça peut paraître un peu contradictoire. Mais je vous rappelle que c’était le tout début de la musique électrique. Alors on testait un peu tout ... Et c’est ainsi que sont apparus plusieurs instruments qui fonctionnaient à l’aide d’ampoules avec des noms à faire rêver comme l’arc chantant ou le piano optophonique.

Dans les années 20 apparaissent des instruments plus évolués, en particulier les premiers claviers électriques. Parmi tous ceux qui sont nés à cette époque, les ondes martenot sont parmis les plus marquantes. Imaginez un clavier, à peu près comme celui d’un piano. Et un anneau, un peu comme une bague, dans lequel le musicien glisse son doigt. L’anneau est attaché à une petit ficelle métallique de part et d’autre du clavier et le musicien déplace sa main à gauche ou à droite selon la note qu’il souhaite jouer. On peut même faire trembler la main pour donner l’impression d’un vibrato.

Olivier Messiaen, un compositeur français de l’époque également professeur au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, a beaucoup écrit pour sa belle-soeur, Jeanne Loriod, qui, justement, jouait des Ondes Martenot… En voici un exemple, un inédit d’Olivier Messiaen pour Ondes Martenot et piano interprété par Christine Ott.

À la même époque que Maurice Martenot, dans les années 20, un ingénieur en électronique russe qui jouait du violoncelle, Leon Termen, a l’idée d’utiliser les ondes électromagnétiques pour produire de la musique. Il invente alors le thérémin. L’instrument peut paraître magique puisqu’on n’a même pas besoin de le toucher pour en jouer. La main droite en s’écartant ou se rapprochant d’une barre verticale détermine la hauteur de la note, tandis que la main gauche, en se plaçant plus ou moins haut sur une boucle métallique détermine le volume sonore de la note.

Et là … c’est le succès commercial. La lituanienne Clara Rockmore est même devenue une star planétaire avec cet instrument. Je vous propose de l'écouter interprétant le nocturne en do dièse mineur de Chopin.

On se donne rendez-vous le mois prochain pour la suite de nos aventures musicales dans “L’odyssée du son”. On découvrira comment l’homme a réussi à faire de la musique, sans même se servir de ses mains.

 
 
 

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