L’odyssée du son, 2ème partie
- Solange GRIBONVAL
- Mar 8, 2020
- 3 min read
Bonjour à toi, lecteur, et bienvenue dans ce deuxième épisode de ta chronique “L’odyssée du son”.
Depuis la semaine dernière, on s’intéresse à l’histoire des instruments de musique. Je t’ai parlé du telharmonium, des ampoules musicales, des ondes martenot et du thérémin qui ont marqué le début du 20ème siècle. Bien sûr il y a eu des centaines d’inventions tout aussi géniales à la même époque. Mais, nous allons le voir aujourd’hui, l’épopée ne s’est pas arrêtée là … L’électricité a continué à faire briller la musique de tous ses feux.
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Dans les années 50 s’est produit un virage important dans les évolutions technologiques du domaine sonore. En effet, à cette époque, la firme américaine RCA a développé le 1er synthétiseur, un appareil capable de produire un son uniquement à base d'électricité, sans source sonore ou mécanique extérieure … Cet appareil va constamment évoluer, en étant d’abord utilisé surtout pour les musiques de film puis comme un instrument à part entière. Certains ont même poussé ça à l’extrême, comme Jean-Michel Jarre dans les années 80. Dans le morceau ci-dessous, Oxygene, tu pourras ainsi entendre plus de 10 synthétiseurs jouant en même temps.
https://www.youtube.com/watch?v=5DDEl7JnWvo
Dans les années 40, les facteurs d’instruments commencent à travailler sur l’amplification du son. En fait, tous les instruments de musique ont déjà des amplificateurs. Sur un violon, par exemple, c'est la caisse de résonance qui amplifie le son produit par le frottement de l’archet sur les cordes. Sur un basson, c'est le long tuyau qui amplifie la vibration des bouts de roseau entre les lèvres du musicien.
Mais dans les années 50, les facteurs d'instruments ont l'idée géniale de compléter l'amplification mécanique par une amplification électrique ! Seulement, à cette époque, amplifier c’est compliqué, car les appareils pour amplifier sont énormes. Ça n’est que dans les années 60 que s’est répandu le transistor : un appareil petit et pratique pour amplifier le signal électrique ! Et c’est ainsi qu’on a vu apparaître des instruments nouveaux bien connus aujourd’hui : la basse électrique, la guitare électrique, ou d’autre dérivés d’instruments classiques comme le violon ou le violoncelle électrique.
Misirlou, issu de la bande-originale du film Pulp Fiction de 1994, en est un très bon exemple d’utilisation.
https://youtu.be/jtkcM7lerFM
Bon, revenons un peu en arrière dans notre histoire. Les premiers ordinateurs apparaissent dans les années 30. Mais c’est en 1957 que quelqu’un a l’idée de faire jouer un morceau par un ordinateur pour la première fois. En fait, l'ordinateur servait à calculer les notes de la partition pour ensuite les faire jouer par des instruments traditionnels. La première œuvre en la matière fut celle d'Hiller et Isaacson, une composition pour quatuor à cordes intitulée « Illiac Suite ». Mais, bien que ce soit une oeuvre issue de l'électronique, ça n’était pas encore de l’électro comme on l’entend aujourd'hui ...
https://youtu.be/n0njBFLQSk8
Dans les années 70, l'utilisation des ordinateurs pour faire de la musique va évoluer. Certains cherchent à utiliser des éléments de synthèse sonore pour obtenir de nouvelles sonorités et les mélangent parfois avec des instruments traditionnels. C’est ce qu’on appelle souvent la musique électro-acoustique.
On est dans les années 70. Certains instrumentistes continuent à jouer d’un instrument. Mais en parallèle, un autre mouvement se développe : la programmation musicale. Il s’agit de se servir de l’ordinateur pour entièrement faire ses créations musicales, en utilisant des logiciels pour gérer les notes et les rythmes.
Disons-le haut et fort : entre l’ordinateur et le son, ce fut un coup de foudre. Très vite les musiciens ont compris l’utilisation qu’ils pouvaient faire de cette nouvelle technologie. En utilisant la capacité à programmer et échantillonner les sons, des compositeurs ou des interprètes vont donner naissance à un nouveau mode de création, la musique purement électronique.
Le groupe Gotan Project, dans son morceau Tango Santa Maria, en donne une très belle illustration.
https://youtu.be/S98-BIpzZuk
Et c’est ainsi que s’achève cette semaine notre chronique. Je vous retrouve la semaine prochaine pour la suite de nos aventures musicales dans “20ème et 21ème siècle, l’odyssée du son”. On découvrira comment l’homme a réussi à capter le son de la musique pour pouvoir ensuite le diffuser, l’écouter et le partager !
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